Les clés de la mémoire
Il y a plusieurs types de mémoire, chacune spécialisée dans le stockage d’un type d’information. La mémoire à court terme, souvent assimilée à la mémoire de travail, permet de garder une information en tête pendant qu’on en a besoin.
La mémoire à long terme se décline, elle, en souvenirs vécus dans le passé (un voyage, un événement familial, une rencontre, etc.): c’est la mémoire épisodique. La mémoire sémantique contient la signification des mots et les connaissances sur le monde, tandis que la mémoire procédurale stocke les savoir-faire et les habiletés, comme faire du vélo ou faire du cheval. Enfin, la mémoire perceptive conserve les informations fournies par nos sens : visages, voix, lieux.
Ces différentes mémoires sont interconnectées mais dépendent de régions différentes du cerveau. Aires visuelle, auditive, associative, cortex moteur… Toutes les parcelles, ou presque, de notre cerveau sont mobilisées pour créer, puis rappeler, nos souvenirs.
Se souvenir : mode d’emploi
La mémorisation s’effectue en trois étapes : l’encodage, le stockage et la récupération. L’encodage est une sorte de traitement de l’information qui va lui permettre de laisser une trace, appelée trace mnésique. Elle correspond à un nouveau circuit ou un nouvel itinéraire créé entre des neurones.
Le stockage permet de conserver l’information pour pouvoir la réutiliser le moment venu. Plusieurs facteurs sont déterminants pour expliquer la force et la durée d’un souvenir : les émotions positives ou négatives que cet événement ou information a provoqué en nous (la fameuse « madeleine de Proust »), son utilité, et la motivation que l’on a à la retenir. La réactivation du souvenir pendant cette phase va aider à le consolider.
A ce titre, le sommeil joue un rôle primordial. En effet, lorsque l’on dort, les circuits neuronaux activés au moment de l’apprentissage sont à nouveau actifs, agissant comme une sorte de “révision” qui va permettre la consolidation des informations.
La dernière étape consiste à retrouver l’information stockée. On la retrouvera d’autant plus facilement qu’elle a été correctement encodée.
Le cerveau sélectionne les informations qui peuvent être éliminées pour ne garder que celles qui lui sont utiles : c’est l’oubli, indispensable pour ne pas saturer les circuits neuronaux. L’oubli involontaire peut aussi survenir en cas de raté dans l’une des étapes de mémorisation.
Les personnes hypermnésiques ne parviennent pas, elles, à hiérarchiser les souvenirs et leur mémoire est encombrée de multiples détails.
Qu’est-ce qu’un "trou de mémoire"?
Vous l’avez sur le bout de la langue mais non, décidément, le prénom de cette voisine pourtant croisée quotidiennement ne vous revient pas ! Aussi agaçant que potentiellement embarrassant, le trou de mémoire est sans gravité. Ce “blanc” se produit notamment dans les situations de surcharge ponctuelle (de travail, de stress, d’émotions...). Des indices, des repères ou le rappel du contexte peuvent aider à retrouver l’information.
Lorsque la tête flanche
Les troubles de la mémoire peuvent survenir de manière brutale, en cas de traumatisme crânien ou d’accident vasculaire cérébral par exemple, ou de manière progressive dans le cadre d’une maladie chronique.
Les différentes formes de démence, qui concernent 10% des plus de 65 ans, sont causées par une lente dégénérescence des neurones. La maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus fréquente (60%).
Les personnes atteintes connaissent d’importants dysfonctionnements de leur mémoire, mais aussi d’autres fonctions cognitives comme le langage, le raisonnement et l’apprentissage. C’est une des principales causes de handicap et de dépendance chez les personnes âgées dans le monde et il n’existe aucun traitement pour la soigner, bien que plusieurs pistes de recherche soient prometteuses.
La prise de drogue, l’exposition à des produits toxiques et certains médicaments comme les anxiolytiques et les somnifères peuvent également altérer la mémoire.
Enfin, la dépression et le stress, en affectant les capacités d’attention, la motivation et l’acuité des sens, peuvent rendre la mémorisation difficile. Les personnes dépressives auront tendance à ne se remémorer que les mauvais souvenirs.
Le conseilplus
Si vous avez un traitement quotidien à prendre avec différents comprimés et que vous avez tendance à en oublier ou à vous embrouiller, sachez que votre pharmacien·ne pharmacieplus peut vous préparer un semainier, une sorte d'organisateur qui vous aidera à gérer correctement la prise de vos médicaments.
Entretenir ses capacités cognitives
S’il est normal que les “bugs” augmentent avec l’âge, il est important de stimuler sa mémoire pour conserver de bonnes performances cognitives le plus longtemps possible.
Jeux de société et de mémorisation, mots fléchés, problèmes logiques sont autant d’aides pour s’entretenir tout en s’amusant.
Une vie sociale riche est également très bénéfique.
Les bienfaits de l’exercice physique ne sont plus à prouver. Bouger stimule l’activité cérébrale et augmente le volume de matière grise liée à la mémoire et aux fonctions cognitives.
Enfin, la perte de vue et d’audition sont associées à une baisse de l’autonomie et de la capacité à tisser des liens sociaux et leur effet est donc délétère sur les fonctions cognitives. Il est important d’être vigilant sur les signes révélateurs d’une baisse d’acuité de ces deux sens.
L’activité intellectuelle et la richesse des liens sociaux retardent l’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer.
Pour en savoir plus:
https://www.alzheimer-schweiz.ch/
https://www.rts.ch/decouverte/sante-et-medecine