Dépistage du cancer colorectal
Le cancer colorectal représente 10 % des cancers diagnostiqués. Cela représente 4500 personnes en Suisse chaque année. 1650 personnes en décèdent annuellement, ce qui en fait le 2e cancer le plus mortel après celui du poumon (source : Ligue suisse contre le cancer). Il touche principalement les personnes de plus de 50 ans.
Le terme regroupe les cancers du côlon, les plus fréquents (60 %), et ceux du rectum (40 %). Le côlon désigne la partie de l’intestin qui fait suite à l’intestin grêle et qui se termine au rectum. Ces organes sont tapissés d’une muqueuse où peuvent se développer des excroissances appelées polypes. Si la majorité d’entre elles sont bénignes, certaines sont de fait des lésions précancéreuses qui vont avec le temps évoluer en tumeurs malignes appelées adénocarcinomes.
C’est une évolution lente, qui prend souvent une dizaine d’années. Non traitées, les tumeurs peuvent franchir la paroi intestinale et former des métastases dans d’autres organes.
Pour évaluer votre risque de développer la maladie, rendez-vous en officine. Votre pharmacien ou votre pharmacienne pourra l’estimer au terme d’un entretien confidentiel. Les facteurs de risque incluent un antécédent personnel ou familial d’adénome ou de cancer colorectal, une prédisposition génétique, la consommation excessive de viande rouge ou de boissons alcoolisées, le tabagisme et l’obésité.
Si votre risque est élevé, ou si vous présentez des symptômes comme la présence de sang dans les selles, une perte de poids inexpliquée ou des troubles digestifs inhabituels, le·la pharmacien·ne vous redirigera vers un gastro-entérologue, qui pratiquera une coloscopie. Cet examen consiste à introduire par l’anus une caméra qui permet de repérer d’éventuels polypes sur la muqueuse du côlon et du rectum et de les enlever avant la survenue de complications.
En l’absence de symptôme et avec un profil de risque standard, vous pourrez vous procurer un test de recherche de sang occulte dans les selles (FIT) en pharmacie.
A l'initiative de la Ligue Suisse contre le cancer, certains cantons ont introduit des programmes organisés de dépistage du cancer colorectal. Toutes les personnes à partir de 50 ans sont invitées par courrier à se faire dépister. Les coûts du dépistage sont pris en charge par les caisses-maladies. Les pharmacien·nes pharmacieplus y participent par la mise en place de la promotion du dépistage.
Pour connaître les spécificités dans votre canton et visionner une vidéo explicative du test (en français, avec sous-titres multilingues), rendez-vous sur swisscancerscreening.ch.
Quatre questions sur le programme de dépistage du canton du Valais à Pascal Sermier, pharmacien responsable à la pharmacieplus de vouvry
Pourquoi se faire dépister ?
C’est un cancer qui se développe lentement, de façon silencieuse. Au début, il n’y a quasiment aucun symptôme. Lorsque les symptômes apparaissent, le cancer est déjà à un stade avancé, et le pronostic n’est pas bon, alors que lorsqu’il est détecté aux premiers stades, c’est un cancer qui a de bonnes chances de guérison.
Comment se passe le dépistage en Valais ?
Depuis 2020, des campagnes de dépistage sont organisées par Promotion santé Valais, mandaté par le canton. De 50 à 69 ans, tous les 2 ans, les personnes qui ne présentent pas de symptôme ni de prédisposition au cancer colorectal, sont invitées par courrier à se procurer un test de dépistage en pharmacie, chez leur médecin ou par Internet.
Le patient se présente à la pharmacie avec le courrier reçu. Nous le rentrons sur la plateforme de dépistage du cancer du côlon avant de lui expliquer les bienfaits du dépistage et de lui remettre le kit de prélèvement des selles, qu’il effectuera tranquillement chez lui. Il enverra l’échantillon au laboratoire et obtiendra les résultats par courrier à son domicile dans les 8 jours.
Quel est l’avantage du dépistage en pharmacie ?
En Valais, une grande partie des tests sont délivrés en pharmacie. Il n’y a pas besoin de prendre rendez-vous et nous prenons vraiment le temps de donner des explications. C’est un domaine où les pharmacies ont une vraie plus-value à apporter.
Comment réagit le public face à ces campagnes ?
On remarque qu’il y a une bonne adhésion au programme. Avant, le dépistage passait par une coloscopie. Le prélèvement de selles, qui n’est pas invasif, suscite moins de résistance, d’autant plus que les gens sont conscients de l’intérêt du dépistage. Et c’est le travail des pharmacies de les rassurer par rapport aux craintes qu’ils pourraient avoir.
